lundi 14 mai 2012

Meurtre nocture

Ai-je bien fermé la porte ?
Je ne sais plus. Il fait tellement noir. Impossible de voir si la porte est fermée.
Oui, j'ai fermé la porte, j'en suis sûre.
J'ai fermé pour ne pas qu'il entre
Pourtant, j'ai l'impression qu'il est là. Je l'entends.
Je l'entends qui se rapproche.
Ou est-ce ma respiration ?
J'essaie de ne faire aucun bruit, figée dans mon lit.
Il est sur ma droite. Je le sais.
Mes oreilles bourdonnent dans le silence. Je sens sa présence.
J'ai envie d'allumer la lumière pour vérifier.
Si j'allume, il va se cacher.
Il faut rester immobile dans le noir et attendre. Concentrée.
Je bloque mon souffle. Il s'approche. il me frôle. Il repart.
Il va revenir, c'est certain.
Voila, il est tout près. Je force ma respiration à rester calme. Il doit croire que je dors.
Tout à coup, il me touche le bras.
Je bondis :
- Crève, crève saleté !
Sans trembler, avec un cri de rage, je le tue d'un geste sec.
Je l'écrase sur mon avant-bras cette saloperie de moustique qui me pompe le sang depuis trois jours !

4 commentaires:

Catherine a dit…

Génial ! Quel suspens ! Et c'est tellement vrai !
Un grand sourire pour commencer la journée. Merci Françoise !!!

Bruno a dit…

Prémonitoire !
Ce matin, je me suis réveillé défiguré par une saloperie de moustique qui s'est bien régalé sur mon visage...

Françoise a dit…

@ Catherine : Merci !
En tous cas c'était marrant à écrire.
L'exercice était : "écrire le meurtre d'un moustique. On ne sait qu'à la fin qu'il s'agit d'un moustique".
Une saloperie de moustique bien sûr !!

Françoise a dit…

@ Bruno : Et bien si mon histoire avait été vraiment prémonitoire, tu te serais réveillé avec la joue toute rouge après t'être collé une grande baffe !!
C'est vrai que je n'ai pas pensé au visage. Ça aurait été plus drôle de me coller une grande claque dans la tête !