vendredi 9 décembre 2011

Le Noël des arrières


Dans un commentaire (dans le billet Un nunchuk et deux Zibits), je parlais du Noël des arrières…
Si vous n’êtes pas de ma famille, vous ne pouvez pas mesurer tout ce qui se cache derrière ces 3 petits mots de rien du tout.

Ma grand-mère, que tout le monde appelait « Ma », a eu 11 enfants. Ça fait une sacrée famille avec des tas de cousins-cousines et une kyrielle de petits-cousins et petites-cousines.

Alors, pour s’en sortir, Ma organisait des Noëls par générations.
Le Noel pour ses enfants, le Noël des cousins, le Noël des arrières. Chacun avait son dimanche.

Avant de parler du Noël des arrières, juste un petit mot sur ce que moi j’appelais « Le Noël chez Ma ». C’est-à-dire celui des cousins.
Notre Noël à nous était généralement prévu en mai ou en juin. 
Parce que c’était tellement plus pratique pour profiter du jardin…
C’était tout Ma de penser à ce genre de détails !

Quel régal de dire partout autour de moi en plein milieu du printemps  :
Tiens, dimanche prochain, je fête Noël chez ma grand-mère !
C'est terriblement original comme concept !

Bref, chaque génération avait donc sa journée.
Pour les arrières (ses arrières petits-enfants donc, pour ceux qui auraient lâché…) je m’étais incrustée dans le groupe des cousins-cousines chargés de l’organisation.

Comme il y avait encore de jeunes enfants, le dimanche des arrières était toujours prévu en décembre. Juste avant la vraie date de Noël.

L’organisation était vraiment joyeuse. On planifiait tout longtemps en avance, autour de nombreux dîners chez Ma (la belle excuse !). Là, de surenchères en éclats de rire, on trouvait les idées des surprises et autres jeux que nous allions organiser.
L’invitation, le menu, le cadeau, la décoration… tout était prétexte pour faire sourire les enfants, les parents, Ma …

Et enfin le jour J. C'était un enchantement de voir débarquer tous les petits marmouzets, excités comme des acariens au salon de la moquette ! La maison était vite investie par tous ces petits enfants de 1 ou 2 ans  à 17 ans qui couraient partout en hurlant de joie de se retrouver.
Généralement tous les enfants étaient présents. Qu’ils viennent de Pairs ou de province. Et ça, à chaque fois ça faisait un peu pleurer Ma de bonheur. Parce que Ma, elle n’était jamais blasée ou insensible à tout l’amour de ses arrières petits-enfants.

Le seul critère de sélection des enfants était qu’ils devaient marcher. Sinon, c’était trop compliqué pour nous. Et on en a eu des tout petits petits. Des qui parlaient à peine. Des bébés qui ont découvert la joie de se nourrir exclusivement de Smarties pendant toute une journée !

Après avoir enfin réussi à mettre les parents dehors (car certains seraient bien restés, resquillant le seul pré-requis : Journée interdite aux parents !), nous édictions les règles de la journée :

Interdit de sortir dans le jardin sans son manteau

et

Interdit de courir dans les escaliers !



Car nous avions décrété qu’il fallait toujours une règle à transgresser. Ça donne une impression de liberté plus grande ! Donc, les escaliers étaient systématiquement dévalés au galop !

Le déjeuner était organisé comme pour les grands. Avec une nappe, de jolies assiettes, des couverts etc. Les enfants étaient seuls à table. Entre eux. Avec Ma au milieu. Parce que c’était leur Noël à eux. 

Il y avait l’apéro, les cadeaux, la photo, on dansait, on chantait, on allait un peu jouer dehors….
Mais chut ! Le Noël des arrières doit rester le Noël des arrières… une journée chez Ma où la seule obligation était de profiter les uns des autres dans une maison où chacun faisait ce qu’il voulait.

D’ailleurs, chez Ma, les bêtises ça n’existait pas. Une année, en dansant, on a bien cassé un carreau. Mais Ma a rassuré tout le monde en disant immédiatement avec un grand sourire que « C'est pas grave, Paris est plein de vitriers » !

12 commentaires:

Catherine a dit…

J'aurais tellement aimé que mes enfants puissent connaitre cette journée de bonheur total ! Malheureusement Ma et partie trop vite, Antoine ne marchait pas encore au dernier Noël organisé et Alexandre n'était pas né ... Et quand j'en parle avec les petits cousins-cousines, ils ont des étoiles dans les yeux et de grands sourires ...
Remarque, parle moi du Noël des cousins et ça me fait le même effet ...

Bruno a dit…

Merci Françoise pour cette belle bulle de nostalgie.
Tu n'étais pas dans la voiture du retour, les enfants avaient les yeux qui brillent pendant tout le trajet, tout accrochés qu'ils étaient sur le t.shirt, le sac à dos ou la casquette avec leur prénom écrit dessus...
La preuve, Clémence qui a 19 ans maintenant m'en a encore parlé ce week-end.
Ma, elle était vraiment formidable !

Anonyme a dit…

Et pour le Noël des cousins, je suis comme Catherine....

Françoise a dit…

@ tous : Ça, pour être formidable, elle était formidable Ma. C'est vrai !
Je vous laisse imaginer le sourire qui illuminait ma bouille quand j'ai écrit tout ça !

Bruno a dit…

Une petite larme au coin des yeux aussi, non ?
En tout cas, moi j'en avais une en te lisant !

Françoise a dit…

@ Bruno : Une petite boule dans la gorge j'avoue !
Mais finalement, ce sont des souvenirs tellement joyeux que le sourire l'emporte toujours !

didine a dit…

Wahou, comme je vous envie d'avoir des souvenirs pareils ;-)

Bruno a dit…

Et encore, Françoise pourrait quasiment écrire une bulle par jour sur Ma...
Et ça ferait 365 bulles de sourires !
N'est-ce pas ?

Françoise a dit…

@ Didine : C'est vrai qu'on a de la chance. On a tous des souvenirs différents en plus. Les souvenirs fonctionnent aussi un peu par générations car nous étions très nombreux et donc souvent proches de nos cousions du même âge ! Mais une chose est sûre, on a tous des chouettes souvenirs !
Des Noëls, des après midi du jeudi, puis du mercredi, des vacances, des déjeuners du dimanche, des fêtes en tout genre...

Françoise a dit…

@ Bruno : effectivement, il y aurait de quoi écrire un livre ou faire un blog spécifique ! Et il serait interessant d'interroger tous les cousins cousines pour récupérer tous les souvenirs…..

J'ai entendu dire (hum, hum, hum.. !!!) que "certains" auraient, petits, joué à lancer des œufs sur le tas de pomme de terre de la rue Vulpian !! Il n'y a que chez Ma qu'on pouvait trouver des idées de bêtises pareilles ;-)

Bruno a dit…

Qu'est-ce qu'on s'est marrés... (les parents moins, et encore je suis sur qu'en loucedé ils devaient bien rigoler en voyant l'état dans lequel on s'était mis)
C'était la guerre dans la cave : Oeufs contre Pommes de Terre. trop drôle, j'en rigole encore 45 ans après !
T'as bien raison, il n'y a que chez Ma qu'on pouvait faire ça !

Françoise a dit…

@ Bruno : C'est vrai que les parents, ils devaient bien se marrer ! Et puis tu sais, je crois qu'ils en avaient fait des pas mal aussi...