On entendait hier, venant du cadran de l’horloge de la cuisine :
« Ça y est ! La revoilà encore une fois !
Je ne peux vraiment plus la supporter avec ses grandes jambes. Chaussée sur ses hauts talons, elle se pavane à faire le tour du cadran au pas de course.
Toute rouge. Toute fine. Je n’entends que ses petits talons toute la journée. Tic, tic, tic…
De qui je parle ? Mais enfin, de cette prétentieuse de grande aiguille pardi !
L’aiguille des minutes et moi, on ne peut plus la souffrir. La voir trotter ainsi, à nous narguer d’un petit coup de coude à chaque passage.
J’ai entendu dire que certaines horloges n’avaient pas de grandes aiguilles.
Quelle chance ont-elles !
Moi elle me donne le tournis à courir en rond tout le temps. Jamais fatiguée. Toujours au même rythme. Toujours dans le même sens. A croire qu’elle ne prend jamais de bon temps.
Ah ça, elle peut être mince et élancée avec tout cet exercice.
Peut être cherche t’elle quelque chose ? me disait l’aiguille des minutes ce midi juste avant l'heure du déjeuner
Excédé j’ai juste répondu « Qu’elle aille voir dans une botte de foin si j’y suis ! »
Car ne l’oublions pas, c’est moi, l’aiguille des heures, qui donne le ton ici.
Moi, je prends mon temps pour vous donner le votre. Pas comme cette hystérique hyperactive d’aiguille des secondes qui perd le sien à passer et repasser. Comme si le temps pressait !
Vraiment je ne peux plus l’encadrer !
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